On peut voyager
non pour se fuir,
chose impossible
mais pour se trouver;
Jean Grenier (Les îles)
On peut voyager
non pour se fuir,
chose impossible
mais pour se trouver;
Jean Grenier (Les îles)
Le bout du monde
et le fond du jardin
contiennent
la même quantité de merveilles.
Christian Bobin
Le seul véritable voyage
ce ne serait pas d'aller
vers de nouveaux paysages,
mais d'avoir d'autres yeux,
de voir l'univers avec les yeux d'un autre,
de cent autres, de voir les cent univers
que chacun d'eux voit, que chacun d'eux est.
Marcel Proust (La prisonnière)
Ce matin,après l'orage de la nuit, le ciel était encore gris et l'atmosphère pesante .
L'après-midi,peu à peu,tout s'est allégé , le ciel s'est éclairci, le soleil a même fait quelques apparitions et nous n'avons pas résisté, le chemin nous appelait.
Et je me surpris à marcher d'un pas vif et joyeux
Et à chaque pas que je faisais, il me semblait communiquer avec l'énergie de la terre.
Je me sentais comme renouvelée.
Il y a quelques jours seulement, mon dos me semblait un fardeau trop lourd à porter
Et aujourd'hui, sans faire le moindre effort, j'éprouve un grand plaisir à avancer, souple et droite...je m'émerveille de sentir ma respiration calme et régulière.
J'admire les champs de soja, de luzerne et de colza et tous ces champs fraîchement labourés et toutes ces belles couleurs de l'été finissant.
Et j'accueille ce temps de promenade comme un cadeau.
Une bribe de rêve est restée dans ma mémoire
Je le note car cela arrive rarement
Je ne cesse d'y penser, de tenter d'en trouver le sens
Je me promène et découvre un trou, un semblant d'escaliers qui conduit à une galerie
Et moi qui pourtant ne suis pas aventureuse, je m'y introduis mais, inquiète, au bout de quelques mètres, je veux faire marche arrière et je m'aperçois que l'ouverture s'est réduite ou, du moins, qu'elle est beaucoup plus difficile d'accès dans ce sens...
Je n'ai donc pas le choix, il faut aller de l'avant...
J'ai un moment d'angoisse puis je descends tranquillement et, bizarrement, je m'aperçois que, un peu plus bas, il ya plus de lumière et le passage est plus large..
Certainement, me dis-je, je trouverai de l'autre côté, une sortie plus aisée...
J'avance donc en toute confiance .
Alors qu'il était interviewé au moment de la parution de son dernier livre "Une femme fuyant l'annonce", David Grossman a déclaré
"Je rappelle d'abord à mes lecteurs qu'il existe une alternative,
que la vie offre en permanence tant de possibilités que nous ne sommes jamais condamnés à vivre dans les limites
d'une seule réalité.
Même dans le pire des cas, nous avons la capacité de réécrire la situation.
Et surtout il faut toujours être capable de percevoir la réalité à travers divers points de vue...
C'est seulement une fois qu'on a considéré la souffrance et la justice des deux côtés qu'on peut renouer avec la
réalité, et qu'on devient capable de dénouer le conflit."
Tout l'interview était très intéressant ( Lire de septembre 2011)
mais ce passage m'a particulièrement frappé et je veux le garder en mémoire
C'est une comédie loufoque, fantasque, inattendue
C'est un film de Nanni Moretti où il joue lui-même, très drôlement, le rôle du psychanalyste de service.
Mais la vedette, bien sûr, c'est Michel Piccoli qui interprète Le Pape.
La religion, ici, n'est qu'un paravent, cela pourrait se passer ailleurs.On est dans un monde piégé où les individus ne peuvent être eux-mêmes...On voit un homme aux prises avec l'angoisse, ses charges sont trop lourdes, il a envie de disparaître..Cela pourrait arriver à n'importe qui même si les situations sont différentes...
J'ai ri parfois..., il y a quelques longueurs..mais j'ai surtout été gênée par l'invraisemblance des situations
Mais c'est bien joué, c'est un plaisir de voir ces acteurs,
Ce n'est pas l'évènement que l'on nous annonçait, ce n'est que mon point de vue.Et je vais peu au cinéma...
Si vous l'avez vu, j'aimerais savoir comment vous l'avez reçu et si vraiment vous le considérez comme un film à ne pas manquer.
Comme une ritournelle
Bien rôdée
Dans ma tête
Elle s'entête
Et se répète
Et m'assombrit
Et me réduit .
Comme une mécanique stupide
qui déroule insipide
toujours ces mêmes mots
sans tenir compte du réel
si divers et si chatoyant
Elle dit des mots
que je ne reconnais pas
comme étant les miens.
Et pourtant c'est de moi qu'ils viennent...
Pourquoi résonnent-ils si étrangement?
Suis-je aliénée,
assiégée
par un autre qui ne me ressemble pas
et dévide en moi
cette si entêtante ritournelle?
La ritournelle n'est pas achevée, elle doit se transformer, elle est en cours de transformation.....elle s'entête mais moi aussi je m'entête....
D'autres en ont parlé
"J'ai compris que le geste créateur pouvait naître d'une cassure, d'une blessure en moi que simplement j'avais su regarder" Hassan Massoudy
"Nous portons les cicatrices de nos blessures. à nous de les honorer car elles disent que nous avons survécu et que peut-être cela nous a rendu plus forts, plus lucides" Jacques Salomé
"Souviens-toi de ta faille, c'est par elle que tu retrouves l'unité" Jean-Pierre Meyran
"Que serions-nous sans nos blessures?
Leur braise ardente empêche à jamais
que se refroidisse l'Amour
et que d'autres sont condamnés à mourir de froid.
...Les êtres disgraciés sont ceux qui n'ont jamais souffert
Et c'est sous l'empreinte de nos propres blessures
que j'ai la ferme assurance de pouvoir dire
personne n'est jamais un être" fini" ! Paul Baudiquey