Le blog de gazou

Lever difficile ce matin et pourtant la nuit a été bonne..Je me réveille toute endolorie sans envie de rien...Mais, bon , je n'aime pas des trop m'attarder au lit le matin...après m'être laissée divaguer quelques minutes dans des rêves imprécis, je me lève..Une douche, un petit déjeuner, cela va déjà mieux..

.Le marathon passe devant chez nous ce matin et il y a un stand d'approvisionnement juste à côté de la maison : il y a de l'eau bien sûr mais aussi des bananes, des nougats, , du pain d'épice, du chocolat...Je vais aider à l'installation du stand (les organisateurs ont laissé tout le nécessaire dans notre cour hier soir)..Il y a aussi des randonneurs...D'ailleurs,le premier est déjà passé,il a deux bâtons, il pratique la marche nordique et il vient de faire entre 4 et 5 kilomètres en une demie heure...Voilà des courageux!

Et puis je m'installe devant l'ordi, je lis mes mails, quelques blogs dont celui de Kasimir et me voilà tout à fait ragaillardie...Allons, la journée sera bonne et pour vous aussi, je vous le souhaite. Ces photos  sont celles du marathon  de 2008, il y a vait cette année là un groupe de chanteurs qui étaient venus  encourager les sportifs.

"Nous écrivons parce que nous ne savons pas ce que nous voulons dire.

Ecrire nous révèle ce que nous voulions vraiment dire au départ;..

La vérité est quelque chose qui advient dans le processus de l'écriture ou qui émane du processus de l'écriture"                                                                 

                                                                                      Coetzee

Quelquefois, en effet, cela se passe ainsi, je commence sans savoir ce que je veux écrire..Il suffit de prendre le bon fil, dès le départ , et le texte se déroule comme allant de soi et je le découvre...je suis mon premier lecteur...c'est grand bonheur en ce jour-là.

 Parfois c'est plus laborieux..et parfois aussi, je sais ce que je veux écrire avant d'avoir commencé...mais ce n'est pas le même genre d'écrits peut-être...

             Je me réveille le corps endolori...Une bonne douche chaude va réveiller ce qui demeure encore endormi en moi...Le matin a besoin  d'être accueilli dans la joie pour que la journée apporte  toute sa saveur...Je retrouve  ces quelques lignes écrites je ne sais quand...si, après une marche, je me souviens. ..Marcher dans la solitude permet souvent de se mettre à l'écoute de sa petite voix intérieure                          

Joie
plénitude
et pourtant

ce n'est pas absence de désir,
c'est toujours en devenir.

Mélodie qui rythme mes pas

même si le bonheur s'en va.

joie qui vient d'ailleurs

demeure en mon coeur

qui exulte et savoure

de pouvoir vivre en paix
avec soi,
 avec les autres,
avec le monde tout autour.

Joie de l'instant,
joie qui peut s'assombrir

si je trébuche,

si un mot, un geste ou un regard

me blessent,
si je n'accepte pas mes limites,
si l'insupportable se manifeste.

Joie qui demeure présente

même dans la douleur

Joie qui grandit d'être partagée

   Après une enfance dorée à Saïgon,Kim Thuy quitte le Vietnam avec d'autres boat people à l'âge de dix ans.C'est ensuite le camp de réfugiés en Malaisie, puis le Québec où elle vit depuis une trentaine d'années...

  Elle a fait toutes sortes de métiers -couturière, interprète, restauratrice, avocate, restauratrice- avant de se lancer dans l'écriture.

  C'est son premier livre où elle égrène ses souvenirs avec une maîtrise remarquable...De courts chapitres qui tiennent parfois à peine une page..Une centaine de pages, cent quarante trois exactement...Un style très simple et l'émotion nous submerge...Jamais d'apitoiement , même dans les moments les plus durs...

"Les gens assis sur le pont nous rapportaient qu'il n'y av ait plus de ligne de démarcation entre le bleu du ciel e tle bleu de la mer. On ne savait donc pas si on se dirigeait vers vers le ciel ou si on s'en fonçait dans les profondeurs de l'eau. Le paradis et l'enfer s'étaient  enlacés dans le ventre de notre bateau."

"Nous nous sentions bénis d'être parmi les deux mille réfugiés de ce camp qui n'en devait accueillir que deux cents"

(Dans le camp, un jeune homme organise des cours d'anglais pour les enfants) "Il réussissait à soulever le ciel pour nous laisser entrevoir un nouvel horizon...Sans son visage, nous aurions certainement perdu le le désir de tendre la main pour rattraper nos rêves"

"Je n'ai pas crié ni pleuré quand on m'a annoncé que mon fils Henri était emprisonné dans son monde, quand on m'a confirmé qu'il est de ces enfants qui ne nous entendent pas , qui ne nous parlent pas, même s'ils ne sont ni sourds ni muets. Il est aussi de ces enfants qu'il faut aimer de loin, sans les toucher, sans les embrasser...Il ne comprendra jamais pour quoi j'ai pleuré quand il m'a souri pour la première fois. Il ne saura pas que, grâce à lui, chaque étincelle de joie  est devenue une bénédiction et que je ne cesseraijamais de livrer combat contre l'autisme même si d'avance  je le sais invincible.

D'avance, je suis vaincue, dénudée, vaine."

"Un horizon en cache toujours un autre et il en est ainsi jusqu'à l'infini, jusqu'à l'indicible beauté du renouveau, jusqu'à l'impalpable ravissement"

 L'autre soir, nous nous retrouvons une dizaine de personnes pour chanter...

Nous commençons quelques exercices...

Et voici que notre animatrice nous dit :

"J'ai appris, hier soir, quelque chose de magnifique. IL paraît que les arbres fruitiers fleurissent et donnent des fruits  à foison losqu'ils sentent qu'ils arrivent à la fin de leur vie et que cette année là sera pour eux la dernière...Et elle nous dit encore qu'apprenant cela, elle en avait les larmes aux yeux...Et elle nous demande de faire de même quand nous arrivons à la fin de notre phrase chantée...

Comment dire après cela que les arbres ne sont pas sensibles et intelligents ?

Comment ne pas admirer leur sagesse et ne pas se mettre à leur écoute?

Cette soirée chant, je la garderai en mémoire

La vie qu'est-ce finalement ?

Un chant,

un simple chant que nous pouvons embellir jusqu'à la fin?