"C'était le soir.
Je faisais le tour du village.
Il était sur le pas de sa porte.
Je m'arrête pour la bise rituelle.
Il s'asseoit sur les marches de l'escalier et commence à parler.
Je fais de même et je l'écoute.
Il vient d'avoir une sciatique qui l'a immobilisé trois semaines.
Mais heureusement il a pu reprendre le travail.
Ce n'est pas, dit-il , qu'il soit passionnant mon travail ,mais au moins il me vide la tête.
Il a une autre bonne méthode pour se vider la tête : dormir.
Il peut dormir à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, il suffit qu'il s'allonge...
Et, le soir, quand vient la nuit, que faire d'autre?
Il ne regarde pas la télé, alors il se couche...
IL parle avec nostalgie du temps où il commençait à travailler, il ne possédait rien en ce temps-là; Il n'avait donc aucun souci mais il était heureux....L'ennui ne le terrassait pas comme maintenant. Sans doute avait-il des projets en ce temps-là!
Mais la journée d'aujourd'hui a été bonne,semble-t-il...Un voisin, solitaire lui aussi, vient partager le repas avec lui...IL me propose de me joindre à eux avec mon homme...Va le chercher, me dit-il...Mais ce soir, c'est nous qui sommes fatigués et voulons nous coucher tôt...Je le remercie pour son invitation, lui dit que ce sera pour une autre fois...
- Mais une autre fois, me répond-il en riant, je n'aurai peut-être que des cacahuètes.
il suffit de peu parfois pour que la vie reprenne sa saveur.