Je rentre dans la salle...Je la reconnais aussitôt...Elle a un peu vieilli, cela fait bien cinq ou six ans que je ne l'ai vue, mais je la reconnais bien...Elle me regarde elle aussi... et s'interroge...J'ai dû changer moi aussi..puis elle me reconnaît, m'adresse un sourire auquel je réponds...
C'est pour écouter un écrivain croate invité au festival que nous nous retrouvons ici..et il commence à parler...
Je m'assieds donc.
J'irai lui parler tout à l'heure,, me dis-je.
C'est un écrivain plein d'humour et nous l'écoutons avec plaisir.
Quand la séance prend fin, je m'approche de cette personne que j'ai reconnue tout à l'heure...
Mais elle a apparemment oublié ma présence et cherche à s'approcher de l'écrivain...
Alors, discrètement, un peu désappointée, je m'en vais...
ensuite, je m'en veux de mon attitude trop discrète, trop susceptible...
je pouvais attendre un peu, nous aurions eu plaisir à bavarder un moment...
Et , si vraiment elle n'en avait rien à faire de me rencontrer, je l'aurais très vite sentie et, dans ce cas, j'aurais abrégé la conversation...et je serais repartie sans regret.
J'ai beau prendre de l'âge et normalement un peu d'expérience, j'ai toujours de la peine à trouver ma place.
Juste avant d'écrire ce texte, j'ai lu cette citation de Michel de M'uzan
"Se mettre complètement au monde avant de disparaître"