Le blog de gazou

Beauté si belle,si lointaine, 
      si soudaine
qu'elle fait naître la douleur.
Beauté jamais atteinte;beauté entr'aperçue
beauté toujours fuyante
qui sans cesse nous échappe.
Nostalgie lancinante
d'un en-deça,un jour connu 
d'un royaume perdu et pourtant à venir...
Quand cessera cette recherche
               obstinée
               lancinante
               épuisante
Et pourtant c'est elle,source de douleur
qui est aussi source de vie.
Voix angéliques qui nous touchent au plus profond.
voix qui réveillent en nous
           un passé oublié
           là d'où nous venons
           là où nous allons... 
       De la blessure avivée
       jaillira un soleil.
           
         

     Dimanche  les manifestations d"'Envolires" continue, avec un programme alléchant, mais à trop vouloir gober tout ce qui passe à notre portée, on ne peut plus rien apprécier, on consomme, on se divertit mais on ne se nourrit plus, on se remplit seulement et qu'est-ce qu'il en reste ?  rien ou si peu de chose, la peur du vide, l'incapacité d'accueillir et de savourer ce qui vient parce qu'on est trop plein , trop plein de tout et encombré..Je choisis donc d'aller seulement d'aller à un petit concert d'un illustre inconnu, un chanteur arabe : Anass Habib de passage chez nous. Il nous chante des chants maronites et byzantins...Une danseuse l'accompagne sur certains chants...Et c'est très beau ! Il termine par un chant arabo-andalou très connu "lamma bada yatathanna"

     Et malgré le peu de publicité qui a été faite pour cette manifestation, il y a bien  entre soixante  et quatre -vingts personnes qui sont là dans cette petite église du XIIème siècle;..Il y a quelques petits enfants qui se promènent dans l'allée centrale et semblent séduits par le rythme...Un petit garçon en particulier d'environ trois ans qui bat le rythme avec ses mains  surtout et garde cependant obstinément le pouce dans la bouche , ce qui ne l'empêche pas de faire danser ses neuf autres doigts en cadence ..et il évolue avec un naturel parfait comme si cette musique lui était familière...Pour mieux voir, il s'est avancé vers le choeur et, de tempd en temps, se retourne pour signifier à sa maman qu'il nest pas question qu'il retourne vers elle , il est trop bien, trop dans son élément...Nous lui adressons des sourires mais il ne nous voit pas....Il est dans la musique...Et peu lui importe le reste.

   C'est un moment de sérénité et de beauté...La joie se lit sur les visages.

L'autre soir, il y avait un concert de musique médièvale à la médiathèque

Et c'était notre voisin qui jouait de la vielle avec un de ses compères,membre comme lui de la compagnie de l'Aloète...

Et nous nous retrouvons là-bas avec quelques autres voisines..une trentaine de personnes environ, des jeunes, des moins jeunes et des vieux...Et le concert commence

Les instruments sont nombreux: la vielle bien sûr mais aussi des flûtes de toutes sortes:alto, soprano, flûte traversière, galoubet (flûtiau provençal que l'on peut jouer avec une seule main et ainsi l'autre peut taper sur le tambourin,) flûte de corne ou ocarina, hautbois du Poitou avec la hanche double, flûte en roseau, carillon, cornemuse avec trois tuyaux,luth...

Et nous écoutons tantôt de la musique instrumentale, tantôt de la musique chantée..Nos deux musiciens savent aussi très bien se servir de leur voix et c'est fort agréable...

Ils nous content des histoires du temps passé avec beaucoup d'humour et  de fantaisie comme celle de ce Jean le simple, pas si simplet que cela puisqu'il sut   arracher au roi la phrase fatidique qui lui permit d'obtenir de celui-ci une belle bourse d'argent...

Le joueur de vielle nous explique que cet instrument , autrefois, avait une  réputation sulfureuse...peut-être parce que le son continu de la vielle  favorise la transe et que cela faisait peur  aux gens qui  y voyaient l'action du diable.

  Loin d'être un instrument désuet, la vielle  est  actuellement en pleine transformation, en plein bouillonnement ...Les cordes sont frottées par la roue qui tient lieu d'archet. Comme la cornemuse, c'est un instrument à bourdons constants.

  C'est un peu difficile de trouver les partitions anciennes...Elles commencent à être écrites seulement vers 850..Mais les notations sont différentes de celles d'aujourd'hui et il faut savoir traduire...La vielle est aussi utilisée dans la musique moderne 

Le concert se termine  par une très joyeuse tarentelle

Ensuite, il y a  des boissons et des petits amuse-gueule et les conversations vont bon train... Chacun peut échanger avec ses voisins, partager le bonheur  de  cette soirée.

Quel joyeux moment  !

Pour la petite fabrique d'écriture

Une note
un son
un silence
un instant
tout seuls
ils ne sont rien
ou si peu de chose

une saveur
une couleur
une odeur
 une rumeur

Mais dés qu'ils s'assemblent
les notes avec les silences
les couleurs avec les ombres
les odeurs et les saveurs
dès qu'ils se réunissent
ensemble ils nous donnent
une belle lueur
une belle symphonie
un bel arc-en-ciel.