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21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 01:10

Je vais à une conférence...Devant moi, un couple ...Je suis sûre qu'ils vont  eux aussi au même endroit que moi...La douleur trouble leur regard, elle marque leur visage,leur dos, leur démarche,...Tenir debout semble leur demander un gros effort..Nous rentrons, je les perds de vue...Annick Ernoult, la conférencière commence...Elle vient parler du deuil, de l'absence..Elle sait de quoi elle parle : sa fille est morte d'un cancer à sept ans..Elle a écrit un livre :"apprivoiser l'absence", elle a créé une association du même nom et elle a intitulé cette conférence débat: "Après la mort de son enfant, survivre ou revivre?"
Son exposé est clair, simple et pourtant riche de toute  son expérience et de celles des centaines de personnes qui se sont confiées à elles...Ensuite, les personnes qui désirent s'exprimer ou poser des questions prennent la parole...
Et voilà que j'entends  quelqu'un parler d'une voix ferme et assurée..C'est la dame que j'ai aperçue en arrivant...Son visage a rajeuni, elle n'est plus dans l'accablement comme tout à l'heure..Se trouver dans un lieu amical l'a ranimée..Ici, elle peut être entendue et comprise..Et elle dit que ce qui la maintient vivante, c'est de ressentir la présence de son enfant , elle dit que cette présence, on ne peut pas lui l'enlever..Mais elle ne peut pas dire ça n'importe où, sinon, on la prend pour une illuminée...
Voilà quelqu'un qui a su apprivoiser l'absence...Transformer cette absence en une présence intérieure...La douleur est toujours là mais elle ne nous détruit plus et comme le dit Christian Bobin (et c'est par ces mots-là que la conférencière  a clos le débat)
"Ton rire me manque.
On peut se laisser dépérir par le manque. On peut aussi y trouver un surcroît de vie"

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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 07:38

  Sept décembre
Ce n'est pas un jour ordinaire
c'est un jour anniversaire.
Nous l'avons fêté, cette année, avec un jour d'avance
avec deux couples amis
qui, en ce début décembre,
nous réservent toujours un jour ou une soirée.

Sept décembre
c'est le jour anniversaire
de notre fils,
le plus jeune,
le jour de son arrivée sur terre
et le jour de son départ,
dix-neuf ans plus tard...
Il aurait pu attendre encore un peu...
mais ainsi est la vie
fugace, éphémère, tragique
et cependant terriblement belle....
Et chaque fois qu'une joie nous arrive,
je me dis que je dois la vivre pour deux
puisqu'il n'est plus là pour s'en réjouir...
Oui, je l'entends qui me dit :vas-y, profites -en,
ouvre tes yeux, ouvre ton coeur,
ouvre-toi à la vie.
Je l'ai quittée parce que je la voulais
tellement plus belle  que ce que j'étais capable de vivre,
alors vas-y...
Et c'est vrai, j'aurais l'impression de le trahir,
de le faire disparaître à nouveau
si je faisais la fine bouche,
si je ne tentais pas de cueillir
tous ces petits bonheurs qui viennent à notre porte.
Peut-être n'est-il venu sur cette terre que pour cela,
pour nous dire que la vie est joie,joie et douleur mêlées
mais joie tout de même.

Et qu'on ne me dise pas que mon enfant, je l'ai perdu...
J'ai toujours quatre enfants
 dont un qui n'habite plus son corps de chair et qui est donc invisible
mais je ne peux pas perdre ce qui ne m'appartient pas
et aucun être humain ne peut appartenir à un d'autre, fut-il son enfant.

Ses retrouvailles, chaque année, ne sont pas tristes,
elles sont chaleureuses
et savoir que nous pouvons compter sur nos amis
pour marquer cette date au sceau du souvenir
est réconfortant et apaisant...
Et la vie continue avec ses joies et ses peines.

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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 02:49

(à partir d'une berceuse de Marie Noêl)

Soume soume ce soir
mon ami sur sa couche
Qui t'empêche d'entrer dans ton pays profond?
Ce n'est qu'un amour
qui là-haut tourne en rond?
Ce n'est qu'un visage
qui me relie à la terre.

Soume soume ce soir
Inconnu bercé sur un brancard
Qui t'empêche d'enter dans ton pays profond?
C'est une espérance
qui ritournelle dans ma tête;
c'est un rêve d'enfance
qu'il me faut réaliser.

Soume soume ce soir
vieillard à qui la vie a tout pris
Qui t'empêche d'entrer dans ton pays profond?
C'est une espérance
qui ritournelle dans ma tête.
C'est un rêve d'enfance
qu'il me faut réaliser.

Soume soume ce soir
vieillard à qui la vie a tout pris
Qui t'empêche d'entrer dans ton pays profond?
C'est une revanche
que je me suis promis de gagner.
C'est une vengeance
qu'il me faut exécuter;

Soume soume ce soir
homme qui agonise sur la route
Qui t'empêche d'entrer dans ton pays profond?
C'est une toile qui attend
une touche de couleur
C'est un poème que je n'ai pas achevé.

Soume soume ce soir
Coupez les liens qui vous attachent
Et laissez-vous couler dans le pays profond

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7 décembre 2008 7 07 /12 /décembre /2008 07:49

Sept décembre
Jour cher entre tous
Jour de la naissance de mon plus jeune fils et jour aussi,dix-neuf ans plus tard,de sa mort, de son envolée vers un ailleurs insaisissable;..comme chaque année,nos amis se sont réunis avec nous...Son absence nous unit et la vie continue...C'est lui qui m'incite à être plus attentive à ceux qui sont dans le manque

Ce passage de James Sacré dans'"Une petite fille silencieuse" me parle de lui
"Tu n'apparais pas bien sûr dans tous les paysages.

Mais à l'occasion te voilà dans n'importe lequel d'entre eux.

Apparaître n'est d'ailleurs pas le mot qui convient.

Presque toujours c'est à cause de quelque chose d'un peu vif :

une déchirure du bleu entre les toits,

ou l'ensoleillement brusque d'un immeuble alors qu'il va pleuvoir.

Une sorter de bonheur se mêle à la plus grande présence des choses.

Je ne peux pourtant pas dire que tu sois là.

Mais c'est comme si tu m'avais quitté il y a un instant,

ou bien je t'imagine restée seule à la maison."

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26 juin 2008 4 26 /06 /juin /2008 07:24

  • Bien que l'ayant déjà fait,l'envie me prend de répondre au tag de Christelyne et il se trouve  que,par hasard,j'ai dans les mains le livre de Marie de Hennezel "Mourir les yeux ouverts"...Je le parcours à nouveau mais plutôt que de prendre la page 123,je préfère choisir moi-même le passage que j'ai envie de partager avec vous...Parfois,les règles sont faites pour être contournées
  • "S'il y a une liberté à anticiper  sa mort,à en choisir l'heure,s'il y a une dignité à refuser sa propre déchéance,il y a une liberté et une dignité encore plus fortes et plus belles dans l'acceptation les yeux ouverts du réel.Un apprentissage non pas de la mort mais de la vie.Une paix transmise aux vivants,un rayonnement qui les porte.Les derniers moments d'un être aimé peuvent être l'occasion d'aller le plus loin possible  avec cette personne,dans une profondeur parfois encore jamais atteinte.On croit tout connaître de l'autre,et voilà que dans ces moments ultimes,on découvre ce que l'on n'aurait jamais imaginé découvrir,des trésors d'humanité.Malgré les ravages de la maladie ou de la vieillesse,l'être humain n'a jamais dit son dernier mot"
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16 juin 2008 1 16 /06 /juin /2008 07:12

Gentils coquelicots
que l'on croit frivoles et légers
c'est vous qui venez
tenir compagnie
à nos morts oubliés
C'est vous qui venez
       égayer
leurs tombes abandonnées.
      

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5 mars 2008 3 05 /03 /mars /2008 04:48

f-vrier-2008-055.jpg                            

Pour se sentir vraiment vivant,il faut avoir le courage de prendre conscience que nous sommes pris dans beaucoup de morts...

Il faut une vie entière pour essayer de naître.

                                          Christian Bobin

Tout ce qui est visible n'est autre que quelque chose d'invisible à l'état de secret
                                                                                           Novalis                        

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11 janvier 2008 5 11 /01 /janvier /2008 13:52

Si je n'avais qu'une heure à vivre...
Oh l'immensité de cette heure!
Comment remplir intensément
cet ultime espace de temps ?
Tout ce qui me resterait de vie
ramassé en une heure.
Cela me rendrait très grave;
Je rentrerais au fond de moi
pour choisir ce qui mérite
d'éterniser cette heure :
une musique que j'aime,
un poëme qui m'émeut,
une prière qui me rassure,
un paysage qui m'apaise?
Non !
Je chercherais plutôt un être humain 
qui me parle au coeur
un être qui me ravirait
par  notre transparence réciproque,
un être qui me confirmerait
dans ma certitude que ce que je sens de lui,
ce qu'il sent de moi,ne peut périr.
Et dans ce moment d'éternité,
nous ne saurions plus qui de nous deux
va mourir ou continuer de vivre car,
au point que nous aurions atteint,
les deux seraient indifférents.     Louis Evely
                                                            (1910-1985)

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23 décembre 2007 7 23 /12 /décembre /2007 05:48

Tu es l'absent présent.
  Je ne te cherche plus,tu t'imposes à moi.Chaque fois que je prépare ma valise pour quitter la maison,c'est comme si tu te glissais dans mes bagages incognito,et je te découvre à l'arrivée et tu ris de ma surprise et tu me dis:"toi qui aimes écrire,qu'attends-tu pour me redonner la vie?"
  -Mais,mon petit,c'est difficile,bien sûr que je brûle d'écrire un poëme à toi dédié
mais il y a eu ces trois années sombres avant que tu ne nous quittes et nous avons failli sombrer ensemble dans la folie et dans la peur?Comment nous retrouver?
  Et tu me réponds avec ton fin sourire:"ne te décourage pas,tout a un sens,je ne suis pas venu au monde pour rien...cherche mais surtout aime la vie,c'est un cadeau trop immense pour le négliger,c'est parce que je l'aimais trop que je l'ai quittée,je ne pouvais pas me contenter de faire semblant,vis pour moi, tu me réjouiras"

Toi qui voulais une seconde naissance,je suis dans l'attente de toi,je veux te la donner,car de ta mort doit jaillir la VIE.Je sais que tu attends cela,que cela est nécessaire pour que le drame de ta mort ne soit pas rejoué encore.L'ombre est là pour que tu en fasses de la lumière.Ta mort doit devenir source de VIE.

Ainsi,tous ces liens qui se sont créés ou qui se sont fortifiés depuis que je parle de toi,n'est-ce pas de la vie qui circule...Merci à tous ceux qui m'ont envoyé des commentaires ,des mails....Je n'espérais pas tant de chaleur,tant de partage,tant de compréhension...Merci infiniment et BON NOEL à tous...Croyants ou incroyants,peu importe...Vivons la vie et le partage.

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22 décembre 2007 6 22 /12 /décembre /2007 08:25

  Celui qui,tel un météore, a accompli sa vie  en un temps record,pour apporter à ceux qui l'ont connu une lumière irremplaçable...C'est toi,mon fils mort à 19 ans,seul,dans une maison déserte où tu  t'étais abrité du vent,,de la pluie, du froid et des tiens qui te cherchaient
  L'annonce de ta mort par un gendarme qui avait découvert ton cadavre déjà froid fut,à la fois,une épouvante absolue et,à la fois,un grand  apaisement...Seuls peuvent comprendre ceux qui sont passés par ce chemin...Je n'avais plus à te chercher,à m'angoisser en pensant que tu avais faim et froid,que tu étais seul...Je n'avais plus à ma creuser la tête pour savoir comment te venir en aide,comment faire pour que tu acceptes notre aide...Une grande paix m'avait envahie...Tu ne souffrais plus et tu me chuchotais à l'oreille:"la vie est belle,il faut oser la vivre pleinement ,la savourer,l'aimer...Aimer,maman,il n'y a que cela qui compte,vas-y maman,je suis parti pour ça...pour que vous puissiez vivre en paix" 
   Les trois semaines qui ont suivi ta mort,je les ai vécues dans la douleur mais pas dans l'effondrement car tu m'accompagnais...Je débordais d'amour à l'intérieur de moi,j'étais pleine de compassion pour ceux que je rencontrais,réconciliée avec tous,quelque soient les conflits qui avaient pu nous opposer,ils étaient devenus sans importance...C'était comme si tu m'avais envoyé ce que tu avais découvert ,dans ta nouvelle vie,dans ce lieu d'amour parfait où te trouvais...Et c'est parce que j'ai goûté à ça que je peux continuer à vivre dans la joie malgré tout...Mais il faut sans cesse ranimer la flamme.

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