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5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 11:47

  Je me souviens...J'étais en classe de sixième avec elle, elle était très maigre, elle était si timide que, même avec ses camarades, elle n'osait faire entendre le son de sa voix...et quand, par hasard, elle se permettait d' émettre quelques mots, c'était toujours en chuchotant...

  L'année suivante, en cinquième, nous la retrouvâmes, d'abord inchangée, tout aussi silencieuse...mais très vite elle nous surprit, élèves et professeurs, car elle osa se faire entendre et même parfois avec une certaine insolence...se réjouissant intérieurement de l'étonnement qu'elle provoquait...

  Et moi, dans mon coin, je l'admirais, je me disais que je devrais suivre son exemple...mais ma motivation ne devait pas être assez forte...ou ma timidité encore plus profonde que la sienne...Mais je n'y suis pas arrivée, ni cette année -là, ni plus tard...

  Certes, j'ai acquis, au fil des années, un peu d'assurance...et je ne me laisse pas gouverner  si aisément...le temps de la soumission est loin derrière moi...

  Mais qu'il en faut peu pour me faire rentrer dans ma coquille...Et comme j'ai peu d'audace !

  Ainsi, hier, je vois au loin un presque voisin que je n'ai pas vu depuis plusieurs mois, il me fait signe, et je suis toute contente  de l'apercevoir, je sais qu'il a eu des ennuis de santé....mais comme il est avec une autre personne que je ne connais pas, j'ai peur de déranger et je n'ose m'avancer vers lui...Heureusement, lui  fait demi-tour avec sa voiture et vient à ma rencontre...et ces quelques mots échangés m'ont rempli de joie

  La prochaine fois , il faudra que je sois moins stupide ...Combien de rencontres ai-je ainsi  manqué  par peur  de

déranger ou d'être mal accueilli ou de ne savoir trouver les mots que je voudrais dire...

  Comme c'est difficile, parfois, de savoir être simple !

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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 09:34

Il est des moments où tout s'éclaire soudain.

Un seul chemin est devant nous, évident .

Aucun doute n'est possible.

Là est notre place.

J'étais encore à l'école primaire quand j'ai connu une telle fulgurance...Je devais avoir  huit ou neuf ans, pas davantage...J'étais dans une école religieuse...La soeur cuisinière avait une idée fixe et chaque fois qu'elle rencontrait maman, elle lui disait que j'avais certainement la vocation et que je pourrai bien devenir religieuse...Maman écoutait sans mot dire mais moi, les certitudes de la brave soeur me troublaient...

Et , un jour, brusquement, toutes mes inquiètudes furent balayées.

Il était certain , me suis-je dit, que Dieu qui nous aimait voulait notre bonheur...Or moi, dans le marécage de mes doutes, j'avais quand même une certitude absolue, une seule : pour que je sois heureuse, pour que je sois moi-même, que je justifie mon existence, il fallait , il fallait absolument que j'aie au moins quatre enfants, c'était ainsi, je n'y pouvais rien changer...

La vie religieuse étant incompatible avec la maternité, il était évident que la petite soeur se trompait et ses paroles ne me causèrent plus aucun trouble.

Un seul chemin pouvait s'ouvrir devant moi.

 

 

 

J'ai déjà publié ce texte en août 2010 et c'est  ce que Quichottine  vient de publier chez blogspot  qui le rappelle à mes souvenirs et m'incite à le sortir des oubliettes 

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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 18:23
L'angoisse,je l'ai connue avant même de naître...
Petite encore,j'ai le souvenir de ces soirées où ma mère pleurait quand , la nuit tombée, mon père tardait à rentrer du travail. Elle imaginait l'accident toujours possible et je pleurais avec elle comme pour alléger sa peine.
 
Plus tard,quand je fus amoureuse et que mon pas encore mari rentrait avec quelque retard, je me surpris à trembler et à perdre pied...exactement comme ma mère...
Un jour, je réagis et soudainement, je décidai que cela suffisait.. je n'allais pas gacher mes soirées comme elle...car c'est toujours le soir que les hommes ne rentrent pas et que l'attente devient de plomb...je n'allais pas harceler celui que j'attendais pour le moindre retard, il m'importait qu'il se sente libre car moi aussi je voulais être libre.
 
Donc, je décidais que cela suffisait, que même si l'attente se prolongeait, je me ferais un point d'honneur de chasser de mon esprit toute idée d'accident...car il suffisait que je n'y pense point pour que l'accident n'arrive point...Ainsi donc c'était mon insouciance même et ma légèreté dans l'attente qui préserverait l'être aimé d'un destin pervers.
Dès lors je connus l'attente dans la sérénité...Inutile de téléphoner à tout bout de champ au moindre déplacement ...
Certains s'y trompèrent et crurent à de l'indifférence. celui que j'attendais s'y trompa aussi parfois...comme si l'amour ne pouvait se vivre que dans la torture...

Mais moi,je sais que mon ennemie l'angoisse est toujours prête à m'étrangler si je n'y veille pas,
toujours prête à me surprendre  au sein même d'une quiétude suave.
Ainsi pourquoi, tout à l'heure, régnait-elle sur moi, pantelante?
Mais je lui ai tordu le cou
Et comme une simple baudruche, je ne l'ai pas vue partir.
Et me voilà seule ,à présent,toute allégée...Elle a desserré ses griffes et je respire largement ,avec étonnement...
J'avais oublié que ce qui allait de soi, le simple fait de respirer librement, pouvait nous quitter et parce que, un moment , elle m'a habitée, je redécouvre ce simple bonheur là.
Merci, ma soeur Angoisse,d'être venue et ,plus encore, d'être partie...Mais je sais que tu reviendras...Je ne sais pas  ce que c'est que de vivre sans cette menace...même quand je me crois sereine, je sens son souffle sur mon dos...et la moindre bagatelle peut suffire à la rendre maîtresse...Oh! Comme je voudrais être légère,de plus en plus légère...Ne plus avoir peur..Etre libre .
 
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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 09:56

Je me souviens

J'étais en seconde, c'était ma première année dans ce lycée...

J'éprouvais quelque difficulté à m'adapter

Mais il y avait un cours que j 'attendais toujours avec impatience, c'était le cours d'histoire..

Lorsque nous avons vu notre professeur pour la première fois, elle aussi était nouvellle dans l'établissement. certaines d'entre nous ont failli pouffer de rire tant elle était grosse , grosse à être difforme, grosse et petite...Mais elle avait un tel port de tête, un tel regard que chacune se tint muette et prête à découvrir ce phénomène ambulant...Et quand elle commença à parler,  des rieuses il n'y en avait plus, nous étions toutes sous le charme, elle avait le don de nous faire revivre les périodes historiques qu'elle nous contait : qu'elle nous trace les épisodes d'une guerre ou qu'elle fasse le portrait d'un des grands de ce monde, dans sa bouche, tout devenait fabuleux et digne de l'intérêt le plus vif....Les notes, il fallait les prendre après...car pour mieux l'écouter, il nous fallait garder les yeux grand ouverts sur elle et vibrer avec elle...et les images défilaient à l'intérieur de nous et la leçon s'apprenait toute seule ou presque...

Un jour, comme elle entrait dans la classe, souveraine comme toujours,  un bruit anachronique, soudain, se fit entendre....C'était son collier, son lourd collier de perles qui venait de se rompre...et nous vîmes les perles se disperser, en tous sens, sur le sol...

Cet incident ne la perturba pas une seconde : souveraine elle était, souveraine elle resta : pas une grimace, pas un regard pour marquer son désarroi, sa gêne ou son ennui...La scène pourtant était assez croquignolesque......Quelques élèves timidement se levèrent pour ramasser les perles et les lui donner...Elle les rangea sans un mot, s'assit à son bureau et le cours commença comme si  rien ne s'était passé.

Et c'est en cachette seulement et à la récréation que nous nous autorisâmes à rire...tout en admirant sa maîtrise...

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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 08:45

 

J'ai déjà publié ce texte, je ne sais pourquoi, ce souvenir ressurgit en ma mémoire

 

Je me souviens

Je devais avoir sept ou huit ans , pas davantage.

Les soirs, après avoir fait les devoirs et puis, bien sûr, les jeudis et les dimanches, nous nous retrouvions en bas dans l'impasse et nous jouions ensemble, tous les enfants  du quartier..Il y avait surtout des garçons et cela gênait beaucoup ma mère...

Mais un seul m'attirait et lui aussi recherchait ma présence..

Et quand il venait, nous aimions, tous les deux , arpenter l'impasse de long en large en nous racontant des histoires...

J'ai totalement oublié ce dont nous nous parlions et qui, pourtant, si fort nous passionnait....

J'ai même oublié son nom, il me semble qu'il s'appelait Pierre..

Il était menu, il était blond, les cheveux coupés en brosse, il était très calme et discret...De quoi pouvions-nous parler ?  Cela m'intrigue d'autant plus que je parlais très peu, même en famille..J'avais l'habitude de me réfugier dans mes rêves..

.L'entrée de sa maison était sous le pont de sorte que je ne connaissais  aucun membre de sa famille et les autres non plus d'ailleurs, on ne les voyait pas entrer et sortir...

Mais ce bonheur ne dura pas..Ma mère était intriguée par nos va et vient ,elle redoutait je ne sais quoi, nous étions sages comme des images, et un jour, elle m'interdit de descendre dans l'impasse et c'en fut fini;

Et chaque fois que je pense à lui, je me demande ce qu'il est devenu, si la vie a été douce  ou amère avec lui...et je regrette de n'avoir pas su me révolter...

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18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 06:59

Je me souviens

C'était ma dernière année d'école primaire

C'était en février 1956...Du premier au dernier jour de ce mois mémorable, il avait gelé sans discontinuer...

Je me souviens que les écoles fermaient une à une.

Je me souviens que la grand-place que je devais traverser pour aller à l'école était complètement verglacée, il y avait une fontaine alors, elle avait coulé et la place se trouvait transformée en patinoire..mais nous n'avions pas de patins...

Je n'avais pas de pantalons non plus ni de collants : seulement une petite jupette et des chaussettes qui arrivaient jusqu'aux genoux, ...Je n'avais pas de manteau, seulement une petite veste...Et comme c'était la fin de l'hiver, pas un instant mes parents n'ont pensé que des vêtements plus chauds étaient nécessaires...Si l'on m'avait acheté des habits chauds à ce moment là, ils risquaient d'être trop justes pour l'hiver suivant, non, ce n'aurait pas été raisonnable...Cependant je ne me souviens pas d'avoir souffert du froid...Nous étions endurants  alors...

Je me souviens, en revenant de l'école, d'être passée devant une maison aux fenêtres grand'ouvertes et cela m'avait beaucoup angoissée...Peut-être la personne qui habitait là était-elle malade et n'avait pas pu refermer...et elle allait périr de froid...Et je me sentais coupable de ne rien faire  et pourtant je ne savais pas quoi faire, , les paroles des enfants n'étaient pas beaucoup pris en considération  dans notre milieu...Heureusement , le lendemain tout était redevenu normal.

Heureusement aussi, ces angoisses diffuses qui m'assaillaient à tout moment  et dont je ne pouvais parler à personne, quelques mois plus tard, avaient  à peu près disparu et je pouvais  vivre plus paisiblement

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26 janvier 2012 4 26 /01 /janvier /2012 07:51

Ce soir là, nous étions chez nos enfants.

Et je me suis retrouvée, un jeu de cartes entre les mains, ce qui ne m'était pas arrivée depuis  assez longtemps.

D'ordinaire nos petits enfants se retrouvent chez nous avec leurs cousins et ils sont assez nombreux pour jouer entre eux et ne pas trop chercher notre collaboration ...Mais ce soir là, son grand frère apprend ses leçons et lui, le petit a envie de jouer...Oh ! il sait très bien jouer tout seul...avec ses soldats qui, comme il se doit, tuent tous les méchants ...Ou même aux cartes...Mais quand même, avoir un partenaire, c'est plus rigolo...Et peu lui importe de perdre ou de gagner...L'essentiel est de jouer...S'il remporte plusieurs plis à la suite, il joue ensuite une petite carte et il me dit que c'est pour me faire plaisir...Je ris de son attention...

Et, tout à coup, me voilà transportée bien loin en arrière...quand j'étais petite fille et que mon père sortait le jeu de cartes...Je ne sais quel souvenir en ont gardé mes frères...Mais pour moi c'était la fête ! quelque chose qui rompait la monotonie des jours... et puis ces soirs là, mon père était de bonne humeur et prenait du temps pour être avec nous...Et, pour moi, c'était vraiment un grand moment de bonheur...Bien sûr, j'étais contente si parfois je gagnais mais ce n'était vraiment pas le plus important...Nous étions ensemble....Voilà qui remplissait mon coeur de contentement

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8 juin 2011 3 08 /06 /juin /2011 09:07

Je me souviens.

J'avais dix ans.

Mon frère aîné venait de faire sa communion solennelle et il semblait en être heureux, au moins à cause des cadeaux même s'ils étaient modestes et parce qu'il avait été le roi de la fête  tout un jour...Pour le reste je ne sais pas  ce que représentait cette journée pour lui.

Et moi, ce serait mon tour dans deux ans...Dans notre milieu, c'était inévitable...Et cette perspective m'effrayait littéralement...Comment pourrai-je être sûre  de moi et faire la promesse de suivre la voie du Christ ma vie durant ?

Comment pouvais-je savoir si j'étais capable d'une telle fidélité?

Et ces interrogations me pétrissaient d'angoisse et furent le début de tourments qui durèrent plusieurs mois...Et personne à qui me confier...Et ma détresse était parfois si  énorme qu'il m'est arrivé une fois de m'évanouir pour y échapper...

Heureusement, je ne sais comment, je suis sortie de cette noire période avant que je ne fasse moi aussi cette fameuse Communion solennelle...A ma demande, mes parents avaient invité un jeune garçon qui était à l'orphelinat  près de chez nous et qui lui aussi faisait sa communion solennelle..et cela donnait un sens à cette journée...Ce fut une fête de famille paisible et joyeuse dont finalement je garde un bon souvenir.

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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 07:56

5027285404_a496c84c82.jpg                                                                flickr

 

 

  Un mot,une image,un rien soudain réveillent en moi des souvenirs d'enfance que je croyais oubliés et qui me sautent au visage comme des malappris et ils ne me laissent en paix que lorsque,mis sur le papier ils ont donné toute leur saveur amère et cependant vivifiante
  Je me souviens...Nous étions petits et maman nous emmenait parfois à la gare de Valence où travaillait notre père.Toute la journée ou plutôt huit heures durant,il faisait des petits trous dans les billets que les voyageurs lui tendaient pour pouvoir accéder au quai et ensuite au train...Il n'y avait pas encore de machines perforatrices...Nous embrassions notre père qui souriait à notre vue...Nous déambulions un moment dans la salle des pas perdus en rêvant que nous étions des voyageurs.Maman nous surveillait inquiète,ayant toujours peur de nous perdre...
  Et pour moi,le souvenir seulement de cette joie de sortir un peu du quartier quotidien,la joie d'approcher  le lieu où travaillait notre père et de voir son sourire en nous voyant.

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2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 07:15

PA250015   J'avais 16 ans.Cette année-là, pour la première fois,je n'allais pas passer tout l'été à la maison...Non,j'étais employée dans une maison au Vercors.C'était un grand chalet situé sur une hauteur et tous les matins,dès que j'étais réveillée,je me précipitais dans le pré voisin  D'où je contemplais le paysage...Je n'en ai pas un souvenir précis.La seule chose qui  me reste en mémoire,c'est la sensation de bonheur extrême que j'éprouvais,c'était comme si deux bras m'enlaçaient: deux bras très doux,très tendres comme une mère enfin retrouvée...Ce lieu ruisselait d'invisible et m'ouvrait à la vraie vie et ce moment passé seule dans le silence et la luminosité du matin embellissait toute ma journée...il me semblait que le temps était suspendu.
   Qu'en ce lieu idyllique,un drame puisse avoir lieu...celà n'était pas possible...Même la mort y perdait l'effroi qu'elle suscitait d'ordinaire,elle devenait simplement un moment de vie qu'il s'agissait de vivre tout comme un autre,dans la même plénitude,la même sérénité que tout autre,avec même une chanson au bord des lèvres pour célébrer la vie qui va et vient.
   J'allais donc; chaque matin,contempler ce paysage,m'y ressourcer,m'émerveiller de cette beauté,à perte de vue,m'enchanter de ce silence qui bruissait à mes oreilles...toujours un peu étonnée quand les bruits de la maison me rappelaient que les autres s'éveillaient et que je devais les rejoindre...étonnée que le temps ait passé si vite...étonnée mais sans aucune tristesse;même enfermée entre quatre murs,ce paysage ,je le gardais,au fond de  moi et il me protégeait de toute agresion...C'était le bonheur;

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