Le premier jour de l'an
"Les sept jours frappent à la porte.
Chacun d'eux vous dit : Lève-toi !
Soufflant le chaud, soufflant le froid
Soufflant des temps de toute sorte.
Quatre saisons et leur escorte
Se partagent les douze mois.
Au bout d e l'an, le vieux portier
Ouvre toute grande la porte
Et d'une voix rauque plus forte
Crie à tous vents : Premier Janvier !"
Pierre Menanteau
"Donnez-moi pour ma vie
toutes les vies.
donnez-moi toutes les douleurs
de tout le monde
Je vais les transformer en espoir.
Donnez-moi toutes les joies
même les plus secrètes
parce que sinon comment les saurait-on?
Il faut que je les conte.
Donnez-moi la lutte de chaque jour
parce que c'est mon chant.
Ainsi nous marcherons tous
coude à coude.
Tous les hommes,
mon chant les réunit,
le chant de l'homme invisible
qui chante avec tous les hommes."
Pablo Neruda
"Oui, un chant monte dans la nuit
Je n'en sais le pourquoi
N'en connais les paroles;
C'est un chant délivré
De tout ce que le chant possède
Ce n'est qu'un chant que quelqu'un chante.
Il monte dans la nuit, indépendant
De ce qu'il dit plus ou moins bien
Il monte absurde et naturel.
Je ne me souviens plus que je pense
J'écoute
C'est un chant qui plane et qui plane
Comme vent sur la mer."
Fernando Pessoa
J'approche mon oreille de la terre
à l'écoute de son cri
son cri étouffé
son cri enterré
et qui cependant
s'efforce de parvenir jusqu'à nous,
son cri qui s'épuise
qui meurt à chacun de nos pas
et qui renaît
et qui tente une approche
et remue l'intérieur
et provoque un séisme
une explosion interne
J'approche mon oreille
et j'entends ce cri mort-né
ce cri avorté
Il est bon de tourner la page
D'en finir avec les illusions
qui laissent le coeur affamé.
Tout près de nous
des petits bonheurs nous attendent
Pourquoi les négliger ?
Ce sont eux qui nous aideront
à trouver le trésor,
le trésor enfoui au fond de notre être.
Et les épreuves qui jalonnent notre parcours
sont là pour nous inviter à
découvrir tous nos possibles.
A nous de les transformer en joie.
Avec ta mine de papier mâché
ton visage long comme un jour sans pain
tu ressembles à un qui s'en allait guerroyant
contre tous les moulins à vent.
Toute ton énergie tu la passes dans un combat perdu d'avance
et tu te sens seul et incompris
bien que tu sois au milieu de tes amis...
Pourquoi te battre avec les armes de ceux d'en face?
Et pourquoi, de petitesse en petitesse,
avancer la bouche pleine de fiel?
Tu te déssèches,
tu t'aigris,
tu te désertifies.
Et le lieu que tu veux défendre se rabougrit avec toi.
Ami, prends un peu de hauteur,
sois large et génèreux,
délaisse la révolte stérile,
cesse les combats inutiles
et invite les tous à la rencontre.
A te voir si joyeux, ils s'approcheront.
Crois naïvement à la fête.
Mon ami Gérard me demande d'annoncer la vidéo projection "Contez-moi Crussol" qui aura lieu le 9 décembre à 19 heures 30 à la M J C Châteauvert à Valence .
Crussol étant un lieu magique où demeurent les ruines d'un vieux château que l'on peut apercevoir de loin
J'en profite pour publier à nouveau ce poème écrit il y a déjà quelques années
Il était une fois sur une colline
un magnifique château en ruines.
Il était une fois un exilé
qui se souvenait
que sur des terres lointaines,
il avait autrefois été un seigneur.
Un jour,il arriva ce qui devait arriver.
Le château rencontra le seigneur exilé
et il en tomba éperdument amoureux.
Alors,il lui tendit les bras,
il l'embrassa,
il le capta,
il l'entoura,
il l'encercla,
il l'emprisonna ou il le libéra,
je ne le sais pas.
Toujours est-il que désormais,
le seigneur exilé ne fut plus ce qu'il était,
un errant sans frontières,
un seigneur sans château,
un exilé déraciné et fuyant le danger.
Il avait désormais une terre
et il voulait la magnifier
et il voulait y attirer
le monde entier.
Et il voulait tout sacrifier,
son amour et sa vie,
plus rien ne comptait,
seule l'oeuvre existait.
Etait-ce oeuvre de vie,était-ce oeuvre de mort,
je ne le sais pas,je ne le sais pas.
Le temps passa,le temps passa
Un jour,m'a-t-on dit,
le seigneur exilé,
comme une pierre dans le ciel,
se transforma
comme une pierre dans le ciel.
Et alors il découvrit
que le plus beau château,
c'est celui qu'il faut construire,
à l'intérieur de soi.
Et il s'en alla vers son avenir,
comme une pierre dans le ciel.
Ce conte serpente comme un ruisseau,
nous l'avons conté à des seigneurs.
image flickr
Cette nuit,j'ai terminé ce livre de Lyonel Trouillot :"La belle amour humaine"
C'est un livre plein de poésie et de lumière,
c'est aussi un livre plein de réalisme.
Une jeune femme arrive dans l'île et cherche les traces de son père qu'elle ne connaît pas puisqu'elle avait 3 ans lorsqu'il est mort et sa mère n'a jamais eu envie de lui aprler de lui...Elle vient sur le lieu où il a passé son enfance et son adolescence pour que ceux qui l'ont connu lui parlent de lui...Elle vient aussi comme lui dit son guide pour répondre àcette question : Est-ce que je fais un bel usage de ma présence au monde? Est-ce que je contribue un peu à produire des merveilles?
Je vous livre quelques extraits
"Là-bas, à vivre de mer et d'arc-en-ciel, les couleurs souvent leur suffisent. Ils savent rester des journées entières à arpenter leur bord de mer sans mettre des mots sur leurs pensées. Ce n'est pas comme ici où la vie a peur du silence."
"Un jour, vous aussi, vous mourrez.Quand viendra l'heure, posez-vous la question qui compte :Ai-je fait un brel usage de ma présence au monde? Si la réponse est non, ce sera trop tard pour vous plaindre comme pour changer. Alors, n'attendez pas..."
"Il souriait tout le temps mais ce n'était pas un vrai sourire, juste une devanture. Il y avait quelque chose en dessous qui n'invitait pas au partage."
"Quand on passe sa vie à recevoir des coups de pied au cul, cela finit par transparaître sur le visage."
"La parole sert parfois à trouver les mots, à les sortir de leur cachette afin qu'ils nous aident à nous révéler à nous-mêmes"
"Que dira-t-elle? Qu'au bout de son voyage, elle aura rencontré la superbe, criminelle, naïve, contagieuse et si simple obsession d'un devoir de merveille ?...Tous les lieux sont bons pour jouer sa partition dans la musique du monde."
Je remets en ligne un poème écrit il y a déjà quelque temps
Je ne suis pas tout à fait dans cet état d'esprit aujourd'hui, le jour est gris, tout semble terne et endormi, mais justement, il est temps de lire des mots un peu rayonnants
Mon trésor est en moi
Ce qui fait ma joie est au plus profond de moi
et personne ne peut me le voler
mais je peux le donner
et plus je le donne
et plus il rayonne
et plus il s'accroît.
Ma joie personne ne peut la ternir
L'autre ne peut m'immoler que si j'accepte d'être la victime
et je le respecte trop pour en faire mon bourreau
et surtout pour l'enfermer dans ce rôle.
Je veux rire et jouer
Je veux comprendre et me transformer
Je veux fondre avec l'univers entier
et ressurgir plus moi que jamais,
sans en avoir nul souci.
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