Le blog de gazou

J'avais oublié le bonheur que c'était

J'avais oublié comme la paix du soir était douce, doucement enivrante et apaisante

quand on s'en va se promener au soleil couchant

sur le chemin de terre qui longe les champs.

Ce paysage familier

que je peux chaque jour contempler,

ce jour-là,

dans la lumière du soir,

je le découvrais

limbé d'une lumière nouvelle.

C'était comme si je le voyais pour la première fois

ou la dernière...ce qui revient au même.

Je faisais partie de lui,

j'étais une parcelle de l'univers

et rien ne pouvait m'en séparer;

Il n'y avait rien à craindre,

et rien à espérer...

Simplement être là

et avancer

un pas après l'autre

et savourer...

La cloche sonne.

Il est cinq heures.

Et le vent souffle

Et le vent chante.

Et son chant s'emmêle à celui

de la cloche qui tinte.

                 Et dans ce chant

                 me parvient aussi

                 le battement d'ailes des oiseaux,

                 le vrombissement des voitures au loin,

                 le bruit d'un tracteur dans un champ,

                 le bruissement des feuilles

                 qui valsent et tourbillonnent.

                         Plus rien n'est pesant.

                         Le vent, ce musicien

                         a tout allégé.

                         Tout bouge

                         Tout vibre et vit.

                                     Et les sauges que je viens de cueillir

                                     parfument la musique du vent.

Délicieuse surprise !

Je n'ai pas plutôt publié ce petit article que je reçois

cette illustration du vent musicien par Solyzaan....

j'ai eu quelques problèmes pour reproduire ce vent ingénu et coquin, alors je vous recommande d'aller le voir chez Solyzaan (voir mes liens à droite)

Fixées sur une tige en fer

trois boîtes aux lettres en demi-cercle

se font la causette

comme de bonnes commères.

Celle du milieu est un peu plus haute

                                      celle de gauche un peu de guingois;

                                      elles se racontent je ne sais quoi 

                                      et caquettent comme des oies.

                                      Plantées à l'entrée du chemin,

                                      elles attendent chaque matin,

                                      la main qui les remplit

                                         et la main qui les vide

                                      et elles échangent tous leurs secrets.

Ciel gris ce matin...

Il faut que j'aille marcher avant que la pluie ne vienne, me dis-je...

Je sors et m'engage, sans grande conviction,  sur le chemin creux, prête à faire demi-tour dès les premières gouttes...J'ouvre mon portable au hassard et j'entends un chant plein de flamme :

 c'est Houria Haïchi...puis Olivia Ruiz..puis Anne Sylvestre..Dans chacun de ces chants, malgré la différence de culture, la même ardeur, le même hymne à la Vie...

Peu à peu le rythme pénètre en mon corps, en mon esprit, en mon âme...et je sens que je marche... en dansant..enfin, même si ça ne se voit pas à l'estérieur, je sens la danse en moi...Cela se fait naturellement, spontanément sans que j'y sois pour rien...Je n'ai qu'à laisser faire..

Moment de grâce, de perfection....

Moment inattendu...

Moment béni où l'éternel se laisse frôler.....

 C'est la dernière rose de l'année,

la dernière rose du jardin.

Elle a vécu ce que vivent les roses

quand même

un peu plus que l'espace d'un matin...

Elle a été cueillie

sous la neige ...

Elle a résisté aux gelées

et elle a encore embelli la maison

 pendant plusieurs jours encore...

Quelle endurance , quel désir de vivre !

C'est hier seulement

que j'ai rangé le vase

à regret.