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14 octobre 2009 3 14 /10 /octobre /2009 11:25
"Le chemin de terre, qui sépare les jardins de la Seine,était, après une nuit de pluie, parsemé de larges flaques d'eau boueuse où flottaient souvent des papiers et des détritus. Je tombe en arrêt devant une de ces flaques où l'on voit se refléter avec perfection la courbe détaillée d'une branche de saule et quelques rayons de lumière tombante. Ainsi rien n'empêche cette eau trouble et bourbeuse de restituer la beauté et la plénitude qui sont à la fois au-dessus d'elle et en elle; J'en ressens un bonheur indicible à rendre avec des mots tant il est simple, paisible et intense. Comme s'il me devenait évident que nous ne pouvions, au sein de notre ignorance, manquer d'en faire autant. Sans effort, sans mérite, attendant seulement que "la pluie tombe indistinctement sur les bons et les méchants" et sans autre souci que "d'être là, à chaque instant , de plus en plus"... Henri Bauchau -Journal (1972-1983)

Je lis ces mots de Henri Bauchau...Quand il les écrit , il est dans une période de grande incertitude , une période difficile de sa vie et cependant, à travers une flaque d'eau boueuse et trouble, il parvient à entrevoir la beauté et la plénitude et il en demeure lui-même étonné.
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13 octobre 2009 2 13 /10 /octobre /2009 00:25
  Comme j'ai commencé à vous en parler hier,nous avons retrouvé ce dimanche le plaisir étrange d'écouter une histoire, plaisir que je n'ai guère connu dans mon enfance..Raison de plus pour ne pas le bouder aujourd'hui...
  "La Muse errante"est donc chez nous..Le comédien est seul avec son livre:"Le festin de Babette" au milieu de cet étrange décor que vous avez pu voir..et nous l'écoutons, suspendus à ses lèvres....
 J'avais vu le film et j'en étais revenue enchantée;..Mais je n'avais pas lu Karen Blixen et c'était bien dommage...car plus encore que les images, les mots nous comblent et nous nourrissent...Il suffit de bien les savourer et naissent des images: les nôtres,celles dont nous avons besoin...
  Je garderai l'image de ce génèral qui, au cours de ce mémorable repas, s'entend dire tout étonné "oui, nous tremblons", lui qui n'a jamais avoué ses peurs et il s'entend faire un discours digne d'un pasteur lui qui ne s'est jamais inquièté de religion...
  Et lors de ce mémorable repas, Karen Blixen nous dit :"De vieilles gens taciturnes reçurent le don des langues, des oreilles sourdes se débouchèrent . Le temps lui-même se confondit avec l'éternité"
  Et lorsque le génèral s'en va, il ose enfin parler à Martine, lui dire son amour et elle l'entend : "dans notre beau monde, tout est possible"
  Et je reste songeuse en écoutant Babeth la cuisinière qui, pour préparer ce repas, a dépensé tout ce qu'ele avait et qui déclare cependant qu'elle ne sera jamais pauvre car elle est une grande artiste
"A nous, les grands artistes , il nous est donné une chose dont vous ignorez tout....
"Il n'y a rien de plus insupportable pour un artiste que d'être encouragé et applaudi pour seulement donner des oeuvres de second ordre.... Dans le monde entier, un long cri monte du coeur de l'artiste: permettez-moi, oui, laissez-moi l'occasion de me surpasser"
Hier, j'ai lu enfin pour moi-même ce conte que j'avais entendu la veille...Je l'ai savouré à nouveau...La voix du comédien a su nous en distiller tout le nectar et désormais ces personnages  vivent en moi.
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2 octobre 2009 5 02 /10 /octobre /2009 07:16
  Dès les premières lignes de ce livre, je sens que ce qui pourrait paraître ordinaire va devenir ici le lieu de l'extraordinaire tant l'auteur sait nous le rendre dense et passionnant, tant elle sait nous faire voir l'invisible, tant elle sait creuser en profondeur le matériau le plus banal  : ..Qu'elle raconte la nuit, l'orage,, un repas du dimanche ou la campagne au mois de juin, elle sait en extraire le merveilleux et nous le donner à voir
  Un agriculteur qui vit seul avec sa soeur, ses deux oncles dans une petite ferme du Cantal fait paraître une annonce car il a décidé de se trouver une femme " à son côté pour les jours et les nuits pour vivre et durer"...Il la rencontre, elle a un fils..
  .Il ne lui cache rien..Ce sera dur pour elle de se faire accepter par "le trio des autochtones" mais il a aménagé la grange pour s'y installer avvec elle et son fils... et les autres s'habitueront...
  Ses personnages sont des taiseux, incapablesd'" enjuponner de bavardages commodes" leurs gestes quotidiens. Mais elle sait admirablement pénétrer leur âme, les comprendre de l'intérieur...et même si les deux oncles et la soeur peuvent parfois paraître racistes et méchants, elle ne porte jamis le moindre jugement sur eux...L'apparence n'est pas toujours la réalité.
En voici quelques extraits
"La nuit de Fridières ne tombait pas, elle montait à l'assaut, elle prenait les maisons les bêtes et les gens, elle suintait de partout à la fois, s'insinuait, noyait d'encre le contour des choses, des corps, avalait les arbres , les pierres, effaçait les chemins, gommait, broyait."
 
  En juin, le pays était un bouquet, une folie. Les deux tilleuls dans la cour, l'érable au coin du jardin, le lilas sur le mur, tout bruissait frémissait ondulait...

"Il avait craché tout ça par morceaux, par blocs erratiques, comme abasourdi de se découvrir sur le tard si encombré d'images rugueuses...

"Elle apprenait la lumière qui réveillait chaque chose, l'une, l'autre ensuite visitée prise nimbée.....

"Les mots ne venaient pas à Annette; on jugeait qu'elle manquait de chaleur, d'initiative, de dynamisme. se forcer était pire, sonnait faux, frôlait l'impossible, la laissait exsangue et comme hébétée.."
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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 05:22
Eh oui, je vous parle encore d'un livre..Je l'ai découvert hier, un tout petit livre dans la collection "Petite philosophie du voyage"..Il est écrit par Anne Le MAîTRE et s'intitule "Les bonheurs de l'aquarelle"
Elle n'est pas peintre, elle est professeur...Si elle peint, c'est pour dialoguer avec chaque brin d'herbe, chaque arbre, chaque pierre qui composent le paysage qu'elle a choisi de peindre..Elle va à la rencontre du réel, un pinceau à la main...C'est sa manière d'être à l'écoute du monde
"Il est des moments, dit-elle, où une force incite à s'en aller marcher droit sous le ciel, un pas après l'autre, le souffle accordé à celui du vent. Le chemin non pas comme moyen..mais comme lieu de vie, comme fin en soi"
Je ris en lisant cette phrase car hier, justement, j'avais une irrésistible envie de marcher...Nous devions faire une balade avec des amis mais la pluie les a découragés..Le soir, le désir devenant plus pressant encore, je me décide à marcher  toute seule..J'ouvre la porte et c'est un rideau de pluie qui m'arrête...Non, décidément, ce n'est pas le moment , reprenons notre livre...Il y a des passages délicieux
"Il poussait, à l'angle d'un jardin, certain buisson d'un chèvrefeuile bruissant d'abeilles dont le parfum plus doux qu'un baiser m'arrivait par vagues. Foin de la météo, ce buisson m'appelait. Il s'agissait de capturer en quelques traits le bruissement, le parfum et le baiser. Le baiser surtout."
"J'ai toujours été frappée par le fait qu'il y a dans l'aquarelle quelque chose qui s'approche de l'expérience du zen; Une façon concentrée de faire silence, de se laisser emplir par les choses, de délaisser le sentiment au profit de la sensation. Ce n'est plus moi qui regarde la fleur, c'est la fleur qui pousse en moi ses fleurs et ses pétales"
"D'ailleurs on ne peint pas une chose, en fait, on peint une émotion. Un lien.Le surgissement d'une rencontre. Ce que l'on entend lorsque, enfin, on se met à l'écoute.."

L'aquarelle, c'est quelque chose que je ne connais pas du tout mais elle m'en donnerait bien l'envie....peut-être!
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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 07:45
 C'est en réponse aux récents commentaires de Dourvach que je publie ce texte trouvé hier, au hasard de mes lectures...En fait ,je crois que certains ont besoin de retranscrire la réalité en restant le plus proche d'elle et d'autres ont besoin de passer par l'imaginaire...Les deux démarches sont intéressantes...

Michèle Desbordes ( Les petites Terres)
"Plus tard, au moment d'entreprendre ces Petites Terres qui étaient une autre version de la  nuit de Jacob,et même ensuite alors que déjà j'y étais et depuis un certain temps engagée, j'ai longtemps hésité pour parler de toi, de nous entre une possible fiction et le récit véridique dont l'aspect de confidence me heurtait et sans doute même me rpugnait, mais peut-être pas autant que d'inventer quoi que ce fût à partir de notre propre histoire, j'ai commencé cette fiction demeurée sans nom où l'on voyait, c'était même l'image qui fondait le texte, le vieil homme pleurer  sur sa chaise devant la fenêtre et puis j'ai renoncé, le besoin de vérité est revenu en force et aurait-on dit comme une possible expiation, l'aveu sur la place publique  que faut-il croire j'appelais....

  ...où donc commence la fiction et où s'achève-t-elle, et qui sommes-nous quand nous entreprenons de figurer le monde autour de nous, non pas ce que nous en voyons et qui se dessine là sous nos yeux, mais quelque chose d'autre...."
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12 septembre 2009 6 12 /09 /septembre /2009 08:07
  Il est des écrivains qui, en écrivant, prennent des risques. Car ils s'exposent...ils osent être authentiques...Et même s'ils parlent des autres, ils le font de telle façon que c'est aussi d'eux qu'ils parlent ou plus exactement de nous tous si tant est que nous acceptons d'y voir clair.
  Ainsi, Emmanuel Carrère dans son dernier livre "D'autres vies que la mienne"...Il nous parle de personnes réelles rencontrées dans sa vie réelle : les parents de la petite Juliette morte à 4 ans,victime du tsunami... sa belle soeur Juliette  morte à 30 ans d'un cancer, le mari de Juliette et  leurs trois petites filles,  l'ami  et collègue de travail de Juliette...et l'intensité de ces rencontres nous bouleverse...
  Il essaie d'être le plus juste possible dans sa façon de les décrire. Et délicatesse que j'ai appréciée, il donne à chacun de ses personnages le manuscrit à lire avant qu'il soit publié, avec la possibilité de supprimer ou de transformer les passages les concernant..Aucun n'a demandé le moindre changement.
  Il est vrai qu'il est plein d'attention et de respect pour chacun, qu'il n'y a pas trace du moindre jugement...Il est totalement poreux, il absorbe ce qui fait l'autre, il le fait sien...Ainsi que le disait le psychanaliste Michel Cazenave dont il parle dans son livre, il s'agit d'éprouver
"une solidarité inconditionnelle avec ce que la condition d'homme comporte d'insondable détresse"
 "U
  Et c'est d'autant plus admirable que dans son précédent livre " Un roman russe", il semble être absorbé par lui-même et ses secrets de famille.
  Ici, il  parle de la mort, il parle de la vie, du handicap, de la justice, de la solidarité qui fait de nous des êtres humains...
C'est un monde dans lequel il fait bon vivre;.
J'ai aimé la compassion qui l'habite dans ses contacts avec les autres, l'empathie dont il fait preuve, la justesse de ses portraits, l'évolution qui est la sienne, sa capacité à reconnaître ce que les autres lui apportent, comment ils lui permettent de devenir lui-même, de savoir aimr et d'accepter d'être aimé..

En voici quelques extraits
"La confiance qu'il m'accordait, il l'aurait témoigné à n'importe qui, parce qu'il n'avait jamais pris le pli de se méfier...Il ne jouait aucun rôle, n'avait aucun souci de mon opinion. Il n'était pas fier, il n'avait pas honte. Consentir à être sans défense lui donnait une grande force.
"Les larmes coulent sans honte, sans retenue; Il y a même de la joie à les verser. Car pouvoir dire "c'est dur", on en a marre sans crainte que l'interlocuteur se sente coupable, pouvoir el dire en étant sûr que l'autre entend ce qu'on a dit tel qu'on l'a dit, rien de plus, qu'il ne projette rien dessus, c'est une joie immense, un soulagement immense"

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17 août 2009 1 17 /08 /août /2009 08:24
   Le 21 juillet, Quichottine nous parlait d'un livre qu'elle avait adoré, un livre ancien dont on a fait un film..et elle en parlait avec tant d'enthousiasme qu'elle m'a donné envie de le lire moi aussi..Je viens d'en lire la dernière page hier soir et je suis sous le charme....Prue ou Prudence , l'héroïne principale, est très attachante..Et ce n'est pas, à nos yeux, son bec de lièvre  qui lui enlève son attrait...Mais dans le monde où elle vit, cela suffit à ce qu'on la prenne pour une sorcière
"Privée d'amoureux, jaurai voulu aimer le monde entier, du moins tout ce que je pouvais en atteindre"
  Quichottine a choisi de nous parler du moment où elle rencontre pour la première fois celui qu'elle aimera toute sa vie..Pour moi, il est un autre moment que j'ai beaucoup aimé,c 'est lorsqu'elle nous parle d'une singulière soirée qui va embellir sa vie
"A ce moment, le calme était si parfait, le verger au-dehors si vide, à part l'ombre claire des pommiers, si vides aussi les prés voisins..qu'il me vint je ne sais d'où un sentiment de douceur que je n'avais jamais éprouvé..On eut dit qu'un être éblouissant venu de très loin, avait soudain envahi mon coeur. Tout prenait un autre aspect plus clair, plus beau..Cela allait et venait à son gré comme la brise passe sur les blés. Il était bien singulier qu'une femme vêtue de toile à sac, occupée chaque jour à nettoyer la porcherie et l'étable, vivant chichement jusqu'à épargner le moindre liard, connut soudain une telle merveille. Car malgré la paix de cette minute, ce fut là un grand miracle et qui transforma désormais ma vie;Quand il m'advint ensuite de ne plus savoir de quel côté me tourner, je courais au grenier, et c'était comme un fruit savoureux dans une écorce amère....
Cette visitation ne se manifestait  que  rarement, mais son parfum demeurait dans le grenier;Je n'avais qu'à y grimper, entendre le murmure des abeilles, respirer le parfum sauvage et douceâtre des pommes sur les claies, écouter les feuiles qui heurtaient doucement la croisée, contempler les rameaux gris tordus sur le ciel; aussitôt le souvenir m'en revenait et j'en oubliais tout le reste"

Ces moments-là, je crois que c'est ce que le philosophe Comte Sponville appelle  un moment d'éternité...

Que des êtres, comme Prue, existent...même si ce n'est que dans l''imagination de leur auteur...cela vous redonne le goût de vivre...Elle a su rester bonne et pleine de compréhension malgré les méchancetés de ceux qui la prenaient pour une sorcière...Elle que la vie a rendu soumise...a su aussi se rebeller et agir en être libre quand c'était nécessaire...Je crois bien qu'elle va rester longtemps dans ma mémoire, cette belle Prue Sarn!
Merci à Quichottine de me l'avoir fait connaître.
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14 juillet 2009 2 14 /07 /juillet /2009 01:29
 Cet article est spécialement dédié à Quichottine  
                                                                                                            
J'ai découvert à la médiathèque un joli petit livre 
"Questions à don Quichotte" Il est écrit par Christophe Hardy et illustré par Hernando Vines
Je ne résiste pas au plaisir de vous en donner un passage

""lLe livre d'imagination est un festin. Mais très imprévisible. Vous pouvez en faire l'expérience. Ecrivez une oeuvre de fiction. Faites la publier.Puis partez sur les routes, à la rencontre de ceux qui vous auront lu,ou pour dire à haute voix des morceaux choisis face à un auditoire novice. Recueillez les réactions. De quoi vous parlera votrelecteur? de votre livre,  Pas exactement. Parmi tous les mets que vous lui aurez proposés,chatoiements de couleur, de matières,de saveurs, il aura saisi quelques ingrédients; Il vous les livrera et vous les reconnaîtrez un peu, à peine; C'est qu'ils appartiennent  en réalité à un autre livre. Un livre encore chimère, désiré, que votre interlocuteur écrira un jour ou n'écrira jamais. Un livre entrevu à travers les pages du livre-source, le vôtre. Il vous faut lutter ici contre la frustation et le sentiment de ne pas avoir été  pleinement compris. L'attitude de votre lecteur convive n'est ni restriction ni trahison. voyez là pour ce qu'elle est : humaine, vivante; Et vous vous réjouirez d'avoir allumé l'étincelle d'un processus créatif - peu importe son avenir, qu'il se propage ou qu'il s'éteigne.
 Qu'est ce qui décidera ce nouvel illuminé à sauter le pas,  à se lancer dans l'aventure de la création...."Christophe Hardy
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2 avril 2009 4 02 /04 /avril /2009 09:34

  Il est des écrivains qui, en écrivant , prennent des risques...Car ils s'exposent..Ils osent être authentiques..Et même s'ils parlent des autres , ils le font de telle façon que c'est aussi d'eux qu'ils parlent ou plus exactement de nous tous si tant est que nous acceptons de nous y reconnaître;

  Ainsi,Emmanuel Carrère,dans son dernier livre  "D'autres vies que la mienne"...Il nous parle de personnes réelles rencontrées dans sa vie réelle...Il essaie d'être le plus juste possible dans sa façon de les décrire, et délicatesse que j'ai beaucoup appréciée, il leur a donné le manuscrit à lire avant qu'il soit publié, avec la possibilité de supprimer ou de transformer les passages les concernant..Aucun n'a demandé le moindre changement..Il est vrai qu'il est plein d'attention et de respect pour chacun, qu'il n'y a jamais trace du moindre jugement...Il est totalement poreux, il absorbe ce qui fait l'autre, ce qui le constitue, il le fait sien...Ainsi que le disait le psychanalyste Michel Cazenave dont il parle dans son livre, il s'agit d'éprouver"une solidarité inconditionnelle avec ce que la condition d'homme comporte d'insondable détresse"...
  Et c'est d'autant plus étonnant que,  dans son précédent livre "un roman russe", il semblait n'être absorbé que par lui-même et ses secrets de famille.
  Il nous parle de la mort, et bien davantage de la vie, de la maladie, du handicap, de la justice, de la solidarité qui fait de nous des êtres humains...
  J'ai aimé la justesse de ses portraits :

"La confiance qu'il m'accordait, il l'aurait témoignée à n'importe qui, parce qu'il n'avait jamais pris le plide se méfier...Il ne jouait aucun rôle, n'avait aucun souci de mon opinion.Il n'était pas fier,  il n'avait pas honte. Consentir à être sans défense lui donnait une grande force"

  J'ai aimé le regard qu'il porte sur les autres, l'empathie dont il fait preuve, l'évolution qui est la sienne, sa capacité à reconnaître ce que ces rencontres avec les autres lui apportent, comment ils lui permettent de devenir lui-même, comment ils lui apprennent, sans le savoir,  à aimer et à savoir être aimé.

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23 mars 2009 1 23 /03 /mars /2009 08:07
 
Je viens de terminer le livre offert par mon amie Gelsy
En trois jours, tant l'histoire était captivante, je suis arrivée à la fin...Bien sûr, il faudrait le relire pour mieux  le savourer .
Laurent Gaudé nous raconte, de 1870 à nos jours,l'histoire de la famille Scorta,(Le soleil des Scorta-Actes Sud)
D'abord exclue car issue d'un viol, elle arrive peu à peu à se faire sa place dans ce petit village des Pouilles qui est le sien et même à se faire estimer et à susciter la solidarité des villageois au moment du malheur.
C'est un livre d'amour et de violence, de vie et de mort...C'est un livre où le goût de la destruction alterne avec le goût de la vie..C'est un livre où de pauvres gens nous apparaissent pleins de dignité malgré leur misère et leurs turpitudes...Au cours d'un mémorable repas où l'un des frères a réuni toute sa famille, il leur a demandé avant de mourir de transmettre ce que la vie leur avait appris à un autre membre de la famille..
"Je veux que les choses soient dites., dit Carmela.Puis je disparaîtrai. Il restera peut-être un parfum dans le vent, les soirs d'été.Le parfum d'une vie qui se mêlera aux odeurs de rocaille et d'herbes sauvages".
Et chacun va avoir ce souci,même Donatello qui meurt jeune..A son petit cousin Emilio, il dira, avant de disparaître dans la mer :
"Les femmes ont les yeux plus grands que les étoiles" et l'enfant gardera cette phrase en lui et comprendra que seul l'amour peut remplir le coeur d'un homme et le combler.
Je crois que tous ces personnages m'habiteront longtemps après la lecture du livre tant l'auteur a su les rendre denses et vivants..On apprend, avec eux, que la seule chose dont on puisse être coupable, c'est peut-être de "n'avoir pas mené sa vie au plus haut point" et aussi que rien ne vient sans effort
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