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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 06:15

"L'écriture est depuis toujours pour moi un chemin et une réparation. J'ai l'impression en écrivant de restaurer quelque chose. La vie de mon grand-père paternel avait été volée ppar le travail, celle de ma grand-mère maternelle par la maladie. Elle fut en effet enfermée très jeune à l'hôpital psychiatrique pour paranoïa. Bien avant mes parents, quelqu'un avait donc commencé un chemin qui n'avait pas pu se poursuivre à cause du mensonge du monde. C'est ce chemin-là que je voudrais rouvrir. Adoescent, quand j'écrivais, la photographie du visage de ma grand-mère était devant moi, sur ma table de travail. La première plaquette,Le feu des chambres,a été imprimée à l'atelier d'imprimerie de l'hôpital de Dijon où était ma grand-mère.  L'écriture, ce sont des filiations comme ça. Les gens nous dictent quelque chose . Quelqu'un,  dans les générations précédentes, m'a mis la main à la plume . Est-ce qu'on peut consoler un mort ? Moi, je crois que oui.

Par l'écriture entre autres. Il n'est peut-être jamais trop tard pour consoler quelqu'un."

 

.                                                                                                                Christian Bobin

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6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 17:33

  "Nul besoin d'aller en Amazonie pour écrire ni d'avoir fait des guerres : il suffit de capter le murmure incessant des mots, dans une rue, dans une chambre, par-dessous le bavardage : le presque rien qui change le sens du tout. On écrit avec ce que l'on ignore. Trop de savoir empêche. On écrirait plutôt pour connaître. Des mots inconnus surviennent. On n'a pas nécessairement la patience ni le goût de leur demander leur identité. L'oeuvre n'est qu'un exercice, un long tâtonnement, une danse d'attente qui par hasard, à des moments très rares, permet de dire ce qu'il y avait à dire. Nul ne s'en rend compte. Et l'auteur peut-être pas. De toute manière, ce n'est qu'un provisoire repos.

 

  Impossible de se bâtir un royaume et d'échapper aux blessures ni d'observer, tapi, ni même de se prêter à l'expérience comme à un jeu. Cela doit vous tomber dessus. Les livres qui ne saignent pas ne sont pas vrais. Avoir vu naître et mourir, être mort en autrui, aimer, avoir aimé, avoir été trahi, torturé par l'absence et le mensonge; avoir maudit, avoir pardonné, avoir oublié le pardon, un jour envelopper de la même amitié ceux qui vous aiment, ceux qui vous blessèrent presque à mort, en gardant la déchirure ouverte, porter en soi en même temps la révolte et la paix souveraine, alors il peut arriver parfois qu'un chant profond s'élève...Qui ne comprend dans la chair et l'esprit que la douleur est aussi joie, ne serait-ce que par la transmutation de l'écriture, n'a jamais vécu que dans un monde d'apparences et n'a jamais écrit même s'il a beaucoup publié.

 

  La vocation ultime de l'activité créatrice qu'est l'écriture est de rendre la vie transparente"

 

                              Jean Sulivan (Pages chez Gallimard pge 114r

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5 décembre 2010 7 05 /12 /décembre /2010 18:36

Pour la Petite Fabrique d'Ecriture

 

Jour après jour

j'apporte ma pierre

sans tapage

sans impatience

mais avec constance

je l'édifie ma cathédrale.

 

J'apporte ma pierre

je la joins

à celle de la veille

et parfois je m'émerveille

de la voir si bien accordée

 

J'avance

il n'est pas de chemin

ce sont mes traces

qui font le chemin.

 

De première fois en première fois

j'élargis mon horizon

je repousse les murs de ma prison

j'abats les interdits.

 

Je cueille ce que le jour me donne

je l'associe

à tous les autres

qui, comme moi,

construisent la cathédrale.

Ensemble nous avançons,

nous apportons

 nos pierres,

 nos mots.

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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 08:02

  Son mari la délaissait depuis longtemps, m'avait-elle raconté...

 

Et voilà qu'un jour, elle rencontre un ami qui, à son grand étonnement, devint son amant.

 

Et sans qu'elle n'en ait rien dit, sans qu'il n'en ait rien su, voilà que son homme revient à elle, redevient gentil, prévenant, attentif.

Et elle sent bien que cela va durer...

D'autant plus que, elle, se sentant aimée dvantage, n'éprouvant plus cette frustation permanente qui la maintenait souvent dans une colère et une fatigue lancinantes, elle peut encourager sa gentillesse....

 

Et je songe à tous ces échanges qui ont lieu entre les êtres, sans le secours des mots.

Quel mystère ! Parfois, ce que l'autre nous dit, sans aucune parole, nous touche davantage parce que nos gestes, nos attitudes ne peuvent mentir...Pourtant les mots sont nécessaires, à nous de savoir les garder authentiques. 

 

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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 07:59

Lancinante la ritournelle

Toujours présente

dès le petit matin

elle recommence

et elle revient

et encore elle revient.

 

Ils s'échappent les mots

les mots meurtriers

Ils s'échappent et surprennent

 les lèvres, la bouche

qui les murmure....

 

.J'ai envie de mourir 

dit la bouche

et elle le dit et le redit...

Ces mots ont-ils été pensés

ou seulement ressentis?

 

                        Parce que

 

Trop de froidure,

                         le feu n'est que cendres.

 

                                Trop de solitude 

                                     malgré la multitude

                      

Mais la flamme est toujours là

                   faible et ténue

elle n'attend que d'être rallumée

pour rassembler autour d'elle

                   les vivants.

                               

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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 00:00

  Nous marchions ensemble de façon régulière depuis plusieurs années déjà et elle, je la connaissais et nous étions amies depuis plus longtemps encore et, tout en marchant, je me disais : avant, nous avions toujours quelque chose à nous dire, nos échanges étaient riches...A présent, tout en demeurant polie et agréable, je sens bien qu'elle vient beaucoup moins vers moi..Je ne sais pas ce qui s 'est passé... il n'y a jamais eu le moindre conflit entre nous....

  Je marchais seule et j'en étais là de mes réflexions lorsque je la vis me rejoindre et me demander si j'avais vu ce film qu'elle, elle avait beaucoup aimé..Or justement, je l'avais vu...Et nous voilà dans l'échange de nos impressions, tout comme avant.

  Ce n'est pas la première fois que cela m'arrive...C'est comme si elle avait eu accès à mes pensées intérieures et qu'elle ait voulu me démontrer que je n'avais aucune inquiètude à avoir et que nos liens d'amitié résistaient au temps...

Mais d'ordinaire, c'est plutôt moi qui ait l'impression de deviner l'autre et de percer son silence. Il est vrai que je peux ne pas avoir conscience de ce que l'autre perçoit de moi,de ce que je lui laisse voir et entendre de moi sans même prononcer une parole.

  De toute façon, ces intuitions , si fulgurantes soient elles, demandent toujours à être vérifiées ...  IL est tellement facile de projeter sur l'autre nos propres pensées et de les lui attribuer en toute bonne foi.

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3 août 2010 2 03 /08 /août /2010 00:31

On peut parler beaucoup
et meubler le silence 
de mots vides et creux.

On peut parler peu
et chercher
le mot clé
 le mot source.


On peut se taire
et parler avec les yeux
et inonder
le silence de lumière.

On peut aussi parler beaucoup
et dans l'abondance des mots
chercher,
creuser
et trouver le mot juste.

On peut aussi se taire
et accroître
les ténèbres.

Un même mot peut ouvrir ou fermer.

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22 mai 2010 6 22 /05 /mai /2010 00:00

"Et tu te hâteras d'admirer.

 

Crains la nuit. Elle vient vite.

 

N'aime pas . Adore.

 

Au moins, tu vivras au sommet du bond.

 

Cherche l'amplitude.

 

Exige. Délire.

 

Ne rêve plus. Invente-toi.

 

Prends parti.

 

Crie."               Jean Malrieu

 

 

 

Peut-être certains se retrouveront-ils mieux dans le cri que propose Jean Malrieu et qui nous invite à l'urgence de vivre que dans celui de Paul Valet proposé il y a quelques jours

Ou peut-on estimer qu'en des termes différents ils nous livrent le même message?

Et puis,  peut-être aussi, à chacun son rythme et son pas.

Mais quand même, écoutons les, ils ont quelque chose à nous dire.

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20 mai 2010 4 20 /05 /mai /2010 00:46

Je peux être bavarde
Je peux être silencieuse,cela dépend de mon humeur.

Cela dépend surtout des gens qui sont en face de moi.
Devant certaines personnes,mon cerveau se transforme soudain en grand entonnoir vide.

Plus de connexions,les neurones sont gelés.Je n'ai plus de mots,donc je me tais.-

D'autres,heureusement,n'exercent pas sur moi cet effet  réfrigérant.Le petit vélo fonctionne bien dans ma tête,mais ce dont j'aurai envie de parler,je sens que celà ne les interesse pas,donc je me tais mais eux peuvent parler,je les écoute avec intérêt,les remerciant en moi-même de ne pas exiger un échange-

D'autres ne peuvent s'intéresser qu'à leur propre discours et s'étalent devant qui est là...sans souci d'être écoutés,ils s'écoutent si bien eux-mêmes.
-ET avec d'autres,Dieu merci,ils existent...je sens les vibrations subtiles qui nous relient.Je les écoute et je peux parler...Et quelle joie de s'ouvrir et de voir l'autre s'ouvrir à nous...

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19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 07:49

Crier ou bien se taire

ou bien parler calmement

clairement

doucement

mais avec force et conviction

si cela est nécessaire.

 

Il est un temps pour toute chose

et de hier à aujourd'hui

le besoin diffère

et parfois s'exaspère.

Il est des cris muets

Il est des silences destructeurs.

Et c'est vraiment une grande misère

que de n'avoir point de mots

ou de ne point savoir quand c'est assez

ou quand c'est trop.

Une juste mesure vaut mieux que l'excès.

Mais il arrive que crier soit l'exacte mesure

pour réveiller les endormis

et renverser les interdits.

 

Il arrive aussi que le  silence,

un silence ou un chuchotis attentif

soit plus dérangeant que les cris.

Il arrive qu'un sourire ouvre une brèche

plus aisément qu'un hurlement.

A chaque jour son cri, son silence ou son sourire

ou ses mots doux.

Il est un moment pour tout.

 

Et merci infiniment pour tous vos commentaires. C'est après les avoir lus et relus que j'ai écrit ce texte en réponse.

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