Ces jours-là, les nuits étaient mornes et grises
et d'angoisse colorées
et les matins sans entrain
s'interrogeant éperdument sur le pourquoi de vivre
et le comment
cherchant désespérément à rallumer le feu sur le point de s'éteindre
et s'étonnant de ne point l'atteindre.
Ce matin-là,tout comme les précédents,
la fatigue était grande
et l'ivresse de la flamme vive oubliée depuis longtemps.
Le corps douloureux opposait unr efus vigoureux
à toute forme de résurrection.
il n'acceptait même pas une petite joie ordinaire
et remuait dans sa tête de sinistres"à quoi bon".
il se traînait de lieu en lieu avec son fardeau de jours
et il devenait de plus en plus lourd...
Cependant, ce soir-là,
une rencontre autour de la danse était prévue.
elle s'y rendait sans trop y croire.
Le désir n'y était pas.
Mais on l'attendait.
Et puis sait-on jamais !
Parfois l'imprévu survenait.
Il suffisait de ne point lui mettre de barrières.
Il suffisait de l'accueillir quand il advenait.
Une personne nouvelle se trouvait dans le groupe.
Elle trouva sa place sans aucune peine.
Son corps délié,son dynamisme, un rayonnement
discret mais efficace.
Elle se laissa happer par cette inconnue.
elle la vit danser souveraine, drapée dans un sari jaune
dont elle jouait avec élégance;
Quand vint son tour (après hésitation quand même, en temps de détresse intérieure, on n'est plus sûr de rien),
elle choisit une danse sacrée chantée par Houria Haïchi.
Elle commença avec une certaine hargne, il n'était pas question qu'elle s'abandonne, qu'elle se laisse envahir par des "à quoi bon" désolants,,
Elle frappa des pieds très fort pour trouver ses racines, fit taire la voix insidieuse qui lui disait qu'elle n'aurait pas assez de souffle et qu'elle devrait s'arrêter avant de parvenir à la fin...Elle frappa des pieds, ferma les yeux pour se laisser envahir par la danse et peu à peu son corps devint plus fluide, plus harmonieux...La joie l'envahit et elle tourna, tourna comme les derviches et elle sentit que la flamme était en train de renaître et qu'elle s'élevait,brûlante, pugnace, ardente.
La nuit suivante elle dormit peu encore...cinq heures à peine...mais d'un sommeil réparateur, la peur envolée...Et elle se réveilla avec le sourire...
Et lui qui s'éloignait d'elle, ces jours derniers, vint dans ses bras et ils connurent un moment de douceur...
Elle pouvait à nouveau être bonne pour els autres puisqu'elle était bonne pour elle et en paix avec elle-même.