Aujourd'hui, c'est la Toussaint..Je ne comprends pas pourquoi l'Eglise a séparé le jour des morts de la Toussaint et je trouve le bon sens populaire très sage d'avoir confondu les deux..
.Les uns et les autres sont des disparus..
Les saints sont célèbres, on parle d'eux des centaines d'années après. Leur nom est sur le calendrier, on écrit leurs biographies..
.Les autres, les simples morts, nos morts sont anonymes...Et il appartient à ceux qui les ont aimés de garder leurs traces vivantes aussi longtemps qu'ils seront eux-mêmes sur cette terre
Pour quelques jours, les cimetières deviennent des lieux de vie, des lieux où les fleurs étalent leur beauté...Dommage qu'ils n'en soient pas ainsi toute l'année...J'aime ces minuscules jardins aux couleurs chatoyantes...Et s'il en est quelques uns abandonnés, il se trouve parfois un voisin pour lui donner meilleure mine
Bien sûr, on peut honorer et penser à nos disparus autrement..Christian Bobin raconte dans "La Plus que vive" que après la mort de son amie, il achetait chaque semaine deux bouquets en pensant à elle et il les disposait dans son propre logis...A chacun de trouver comment il va garder vivantes en lui et autour de lui les traces de ceux qu'il a aimés et qu'il aime toujours.
"Je sais que tu m'as inventée
Que je suis née de ton regard
Toi qui donnais lumière aux arbres
Mais depuis que tu m'as quittée
Pour un sommeil qui te dévore
Je m'applique à te redonner
Dans le nid tremblant de mes mains
Une part de jour assez douce
Pour t'obliger à vivre encore" Hélène Cadou