Marie Noël
venait de lire son célèbre poème "Quand il est entré dans mon joli clos",
et on lui demandait si elle travaillait ses vers, elle répondit :
"Vous voulez savoir si je les ai travaillés ,
Oui, je les ai travaillés. Je ne fais jamis les choses d'un seul coup. Je trouve d'un seul coup. C'est une joie, quand ça m'arrive, absolument...
Par exemple, quand ontrouve un champignon dans un pré, alors on est content, mais un champignon, cela ne fait pas un plat de champignons.Eh bien ! Un vers ou une strophe, cela ne fait pas un poème.
Alors après, il faut s'arranger de façon à ce que le poème qu'on fera, la strophe qu'on finira, ne détruisent pas la chose originelle qui est la chose importante et c'est ça le gros travail !
C'est d'arriver à mettre les mots les uns à côté des autres, qui n'enlévent pas la simplicité du début.
Alors, il faut arracher toute la littérature, il faut enlever tous les mots qui sont trop jolis, qui adoucissent; Il ne faut garder qu'une seule chose : le mouvement !
En avant, comme une balle de fusil, qui doit aller à son but."
Pour ma part, j'aime beaucoup cette façon de décrire la part de l'inspiration et la part du travail qu'il y a dans tout poème